Lundi dernier, le ministre de l’Éducation nationale a évoqué le port d’une tenue « correcte », avant de se référer à une façon « républicaine » de s’habiller pour aller à l’école. En une semaine, cette expression a été tournée en dérision sur les réseaux sociaux et a conduit à un débat, qui n’est pas exempt de tensions, sur le choix de ce terme.
Au sens littéral, une tenue « républicaine » peut renvoyer à une tenue dont le port n’est pas interdit par les lois de la République, c’est-à-dire par le droit français en général. Deux exemples : il est interdit de se dissimuler le visage dans l’espace public, de même qu’il est interdit de s’exhiber.
Les injonctions ou les interdictions vestimentaires se retrouvent également dans le cadre du travail ou dans les écoles, par le biais des règlements intérieurs. Bien sûr, toute personne doit respecter ces différentes règles.
Néanmoins, l’expression « tenue républicaine » telle que mobilisée par le ministre de l’Éducation nationale, remise dans son contexte, ne s’inscrit pas dans une perspective juridique. En faisant référence à une façon « correcte » de s’habiller, à une « certaine sobriété en la matière », le ministre renvoie plutôt à ce qui est acceptable ou non à l’école, à une tenue qui ne va pas à l’encontre des codes sociaux, voire à l’encontre d’une certaine forme de morale.
Une analyse de Lauren Bakir, post-doctorante, juriste, UMR 7354 Droit, religion, entreprise et société (Dres) à l’Université de Strasbourg.
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