Universitarisation ? Derrière ce néologisme se profile le projet d’harmonisation européenne des diplômes universitaires. A l’occasion de la signature récente de la convention-cadre entre l’École supérieure européenne en intervention sociale (Eseis), l’Ediac-Formations préparant aux métiers du social et l’Université de Strasbourg, le point avec Brigitte Pagnani, vice-présidente déléguée Formation continue.
Universitarisation : qu’est-ce que le terme recouvre exactement ?
Appliquée aux formations, l’universitarisation apparaît aujourd’hui comme une modalité qui vise à rapprocher les activités professionnelles de l’université. L’universitarisation est un néologisme récent mais renvoie à une réalité ancienne. En effet, l’université, fondée dès le 9e siècle en Europe, proposait des formations de médecine et de droit qui visaient déjà des finalités professionnelles. L’universitarisation et la professionnalisation sont donc étroitement liées.
Ce mouvement s’est accéléré depuis quelques années avec la programmation de l’homogénéisation des parcours universitaires européens qui a instauré un cadre unique de certification basée sur une nouvelle architecture des cursus (LMD : licence-master-doctorat ou 3-5-8) en référence aux déclarations de la Sorbonne (1998) et de Bologne (1999).
Ce double mouvement d’universitarisation et de professionnalisation s’est amplifié, d’une part, avec la construction de nouvelles formations telles que les licences professionnelles – mais aussi, plus récemment, les Bachelors universitaires technologiques (BUT) – et, d’autre part, la loi LRU (relative aux Libertés et responsabilités des universités) en 2017 assignant une nouvelle mission aux universités, l’orientation et l’insertion professionnelle des étudiants.
Dans ce contexte, la signature de conventions de partenariat, comme avec l’Eseis et Ediac-Formations, tout récemment, se justifie pleinement. L'accréditation du diplôme d’État d’infirmier en pratique avancée (grade master, quatre domaines d'intervention : pathologies chroniques stabilisées ; prévention et polypathologies courantes en soins primaires ; oncologie et hémato-oncologie ; maladie rénale chronique, dialyse, transplantation rénale ; psychiatrie et santé mentale) vient également d'être accordée à notre université.
Désormais, l’université va certifier les diplômes de structures d’enseignement supérieur placées sous la tutelle d’autres ministères par la délivrance d’un grade universitaire (licence, par exemple) pour des étudiants se destinant à des métiers ou des professions bien identifiées et reconnues.
Quels secteurs cela concerne-t-il ?
L’un des tout premiers secteurs a été l’éducation, avec les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé), issus des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), qui en 2013 ont intégré l’université. Le secteur de la santé a suivi avec, comme réforme majeure à l’Université de Strasbourg, la création d’une faculté élargie, intégrant les étudiants en maïeutique (sage-femme) depuis la rentrée*.